vendredi 22 octobre 2010

questions posées dans le cadre du projet !D.A.! Digital Art - Innovation Festival - Milan

Réponses aux questions posées dans le cadre du projet !D.A.! Digital Art - initié par 2lifecast
intervention performance - Innovation Festival - Milan

Spazio Eventi - Loggia dei Mercanti piazza Mercanti - Milano

Patrick Moya portant la cagoule de son avatar
(extrait d'un film de présentation de l'Innovation Festival)
 "!D.A.! Digital Art a pour objectif de voir comment le monde réagit à l’impact de l’innovation technologique et, en particulier, de nouveaux modes de communication à travers les médias sociaux, le Web 2.0 et les MUVEs (Multi User Virtual Environment), qui ont commencé à influencer les chaînes “traditionnelles” et leur marché. - !D.A.! se propose d’offrir un moment de confrontation sur ces questions impliquant des professionnels de l’art, des artistes, des galeries, des organisateurs de événements, collectionneurs, historiens, critiques … actif dans les monde «physique», sur le web, dans les mondes virtuels. La comparaison sera dirigé par sept questions qui aideront le dialogue sur des aspects spécifiques du problème, et aboutira à de nombreuses expositions, performances et notamment une table ronde, un “ArtCamp” qui va se passer dans un programme au sein du Festival de l’Innovation, le 9 Octobre 2010."


Les questions et les réponses:
1. Io e l’arte
Quanto il panorama offerto da internet (web, social networking, mondi immersivi, mail, informazioni su cellulare) ha inciso sul tuo rapporto con l’arte o sul tuo fare arte (considerando lo svolgimento pratico del tuo lavoro e/o il modo di pensare il tuo lavoro, oppure il tuo ruolo nell’ambito artistico)?
Art and me
How much the tools provided by the Internet (web, Social network, Immersive worlds, e-mail, Internet mobile) has an impact on your relationship with your art or art making (ie: has Internet changed the way you work and/or the way you think about your work or your role in art)?
L’art et moi
Dans quelle mesure les instruments offert par l'internet (web, réseaux sociaux, mondes immersifs, courrier électronique, internet sur le téléphone) ont eu un impact sur votre relation avec votre art ou sur votre manière de pratiquer l’art (sur votre travail et/ou votre manière de penser votre travail ou votre rôle dans l’art) ?

P. Moya - L'internet a ouvert une porte sur un réseau de masse. Jusqu'alors, les réseaux qui touchaient le public n'étaient accessibles que par des filtres : journalistes pour la presse, experts et spécialistes pour les livres.
Les créatifs ont toujours tenté de fabriquer leur propre médium. Souvent, les grands médias de masse étaient de petits médias underground qui avaient réussi mais qui reproduisaient le système classique de la sélection par «l'excellence». Moi-même quand j'étais étudiant, j'avais créé un "fanzine" au tout début de la libéralisation de la presse en France.
L'internet a libéré les freins et les barrières pour le meilleur et le pire. Mais en permettant de toucher le plus grand nombre par des systèmes de liens plutôt que par des systèmes de cooptation, il a donné à l'art une liberté qui lui manquait. Mais surtout, il a permis d'échapper au centralisme des médias très fort en France.
Le Web m'a permis de faire apparaître et de diffuser des parcelles de mon travail, qui avait été pensées en prévision d'un réseau qu'on pouvait pressentir bien avant internet grâce à la lecture des magazines scientifiques.
J'ai préparé mon travail en fonction de ce rêve d'un village global où l'art lui-même pourrait être global : un art chamanique émanant de l'artiste, sans limites, sans hiérarchie, telle une auto-civilisation.
Ce n'est donc pas le web qui a changé mon travail artistique mais mon travail qui attendait le web.
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2. Opportunità o invasione
Le opportunità (o le invasioni) offerte da internet hanno cambiato le tue pratiche? Se si, a che livello? Funzionale o anche poetico?
Opportunity or invasions
Did the opportunities (or invasions) offered by the Internet change your practice? If so, at what level? Functional or even poetic?
Possibilité ou invasion
Les possibilités (ou invasions) offertes par l'internet ont-elles changé votre pratique? Si oui, à quel niveau? Seulement fonctionnel ou poétique aussi?


P. Moya - L'internet offre la possibilité de montrer la totalité de mon travail dans une vision persepective et interactive et de faire d'une oeuvre un objet à la fois physique et conceptuel, avec des sortes de liens sur son pourtour comme un hub géant. L'oeuvre elle-même en tant qu'objet n'étant qu'un point physique, la racine d'un processus plus large qui déploie en arborescence de l'information.
L'oeuvre physique n'étant qu'un point central du processus, elle peut reprendre tout ce qu'elle avait perdu dans un système linéaire et pédagogique, où l'évolution vers plus de progrès et d'excellence est la seule voie possible. Elle peut être belle, poétique, joyeuse, naïve, simplette ou plaisante, à condition que, telle une graine, elle contienne les éléments d'une sorte d'ADN qui va permettre à ses excroissances informatives de parcourir le réseau dans l'espace et dans le temps. D'une certaine manière, ce n'est pas l'art qui doit évoluer ou du moins l'oeuvre qui doit signifier l'évolution mais l'information relative à l'oeuvre qui doit au final être juste à l'intérieur du réseau. Un peu comme une maladie du cerveau, l'oeuvre du futur ne sera visible qu'a travers une radio du réseau plutôt que par la tumeur anodine qui est à l'origine de la maladie. (pour information la maladie de "Moya Moya" est une vraie maladie)
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3. La distanza
Internet ti ha fatto percepire il mondo dell’arte più lontano o più vicino alla tua quotidianità?
Distance
Did Internet make you feel the art world further away or closer to your everyday life?
La distance
Internet vous a fait sentir le monde de l’art plus loin ou plus près de votre vie quotidienne?


P. Moya - L'internet, mais surtout Second Life, m'ont permis d'habiter à l'intérieur de l'art.
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4. MUVE
I mondi immersivi (MUVE, multi-user virtual environment, simili a Second Life e Open Sim) sono stati una scoperta, una opportunità, una perdita di tempo, un innamoramento, una notizia sul giornale? O cos’altro? Se i MUVE hanno modificato il tuo modo di vivere l’arte, come lo hanno fatto?
MUVE
Immersive worlds (or MUVE, multi-user virtual environment, as Second Life and Open Sim) were a discovery, an opportunity, a waste of time, a love, a story in the newspaper? Or what else? If the MUVE have changed your way of living art, how they did so?
MUVE
Les mondes immersifs (MUVE, multi-user virtual environment, comme Second Life et Open Sim) ont été une découverte, une occasion, une perte de temps, un amour, une histoire dans le journal? Ou quoi d’autre? Si les MUVE ont changé votre façon de vivre l’art, comme l'ont-ils fait?


P. Moya - Avant Second Life, j'avais créé un univers Moya grâce au logiciel Cinema4D mais en découvrant Second Life, je suis vraiment entré à l'intérieur de l'oeuvre pour y croiser le spectateur. Quand j'étais étudiant à la Villa Arson en 1975, je pensais, après avoir lu Mc Luhan, que la télévision allait révolutionner l'art. Je disais qu'un média en direct était une révolution dans l'histoire de l'art puisqu'il superposait au même moment le créateur et sa créature, effaçant toute possibilité d'écrire une histoire de l'art. Donc je voulais devenir la créature. J'ai réalisé des émissions de télévision en direct depuis un studio, qui étaient retransmises à un amphithéâtre de l'école, et où j'étais le «télé-artiste».
Comme je ne pouvais pas obtenir de diplôme faute de trace de mon travail, et n'étant plus un créateur, je suis devenu "modèle nu aux beaux-arts" pendant dix ans. On peut comprendre que, en créant mon avatar et en vivant dans Second Life, je suis enfin devenu la créature à l'intérieur de l'oeuvre.
C'est pourquoi je n'imagine pas une histoire de l'art du monde virtuel : je crois que l'art virtuel a une histoire qui ne se vit que dans l'instant et qu'il suffit de la vivre.
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5. Licenza d’uso
Pensi sia necessario proteggere le opere digitali con una licenza d’autore? Se si, che tipo di pratiche metti o metteresti in atto? Che tipo di licenza usi/useresti? E, infine, conosci le licenze Creative Commons?
Copyright or copyleft
Do you think it is necessary to protect digital works with a copyright license? If yes, what kind of license do you use or would you use? Do you know the Creative Commons licenses?
Licence d’utilisation
Pensez-vous qu’il est nécessaire de protéger les œuvres numériques avec une licence de droit d’auteur? Si votre réponse est “oui”, quel genre de pratique utilisez-vous ou pensez-vous mettre en œuvre? Quel type de licence d’utilisation utiliseriez-vous? Et enfin, connaissez-vous les licences Creative Commons?

P. Moya - En même temps que j'imaginais un art en réseau où les médias d'ubiquité masqueraient le créateur au profit de la créature, je pensais également que la masse des informations et l'instantanéité de leur diffusion mettraient à mal le droit d'auteur – c'est en partie pour cette raison que j'ai recommencé à faire de la peinture, en inscrivant mon nom au centre des oeuvres, ce qui rendait la copie utile pour moi, plus que négative. Je n'ai donc pas d'avis sur les systèmes de licence que je ne comprend pas bien : ils ne me concernent pas pour le moment, d'autant que je vis principalement de la vente d'oeuvres originales qui me permettent de financer ma vie virtuelle.
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6. Con o in?
C’è differenza fra fare arte CON internet/MUVE/Social network e fare arte IN internet/MUVE/Social network?
With or in?
Is there a difference between making art using Internet / MUVE/ Social network and making art in Internet / MUVE/ Social network?
Avec ou dans?
Est-ce qu’il ya une différence entre faire de l’art avec Internet / les MUVE/ les Réseaux sociaux et faire de l’art dans Internet / dans les MUVE/ dans les Réseaux sociaux?


P. Moya - C'est une question très importante. Je ne fais pas de l'art avec internet bien que je puisse utiliser ponctuellement internet pour des performances qui parlent d'internet – cela a été le cas lorsque j'ai acheté les noms de domaine de grands musées pour les conserver en attendant que ces musées me les réclament. Je peux utiliser internet ou les nouvelles technologies si c'est utile, comme j'utilise la peinture qui est souvent plus rapide, plus économe et plus simple pour moi, comme aussi la sculpture ou le happening.
Par contre, je fais de l'art DANS internet, avec comme seul outil ou technique mon double "artiste-avatar". Le décor immersif dans lequel il évolue, comme les oeuvres virtuelles qu'il manipule, ne sont pas vraiment des oeuvres au sens muséal mais plutôt un décor à sa vie d'artiste-créature, comme le paysage à l'intérieur d'un tableau. Il n'y a dans ce cas qu'une oeuvre aux contours évolutifs, dans laquelle on pénètre, et où le créateur se confond avec la créature.
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7. Visioni e predizioni
Descrivi quella che potrebbe essere l’esposizione ideale per le tue opere (prodotte da te / collezionate / gestite). Oppure fai una predizione: come vedi il futuro dell’arte attraverso le nuove tecnologie informatiche?
Visions and predictions
Describe how could be the ideal exhibition for your works (ie the artworks you produce / collect / manage) or make a prediction: how do you see the future of art through new technologies?
Visions et prédictions
Décrivez ce qui pourrait être l’exposition idéale pour votre oeuvre (les oeuvres que vous avez produit / collectionné / administré) ou faites une prédiction : comment vous voyez l’avenir de l’art grâce aux nouvelles technologies ?

P. Moya - L'avenir de l'art ne pourra passer que par une vision moins pédagogique et moins muséale de l'art. L'art devra prendre une dimension plus globale, lui permettant de relier les différents médias comme un maillage qui entremêlera les oeuvres et les artistes, à l'opposé des présentations linéaires de la muséalité mais sans pour autant les confondre.

mardi 5 octobre 2010

Texte pour l'exposition Museaavirtualités.

Quand les artistes habiteront le réseau.
Aller à New York dans les années 60 était le moyen pour les artistes niçois d'échapper au centralisme Parisien. Dans les années 80 (pour ma génération), c'était l'Asie et en particulier le Japon qui nous ont ouvert de nouveaux horizons. Aujourd'hui, c'est en vivant dans son ordinateur que l'on croise ceux qui feront l'art des prochaines décennies.
Depuis une quinzaine d'année, le net est devenu le nouveau moyen d'échapper à la localisation de l'artiste, tout en lui permettant de rester en situation et d'être à la fois local et au coeur du réseau, au confluent de toutes les informations et à l'intérieur du média sans avoir à être médiatique.
Second Life est à ce jour le métavers le plus avancé et l'exemple le plus abouti de ce que sera le web du futur. L'immersion dans un univers entièrement en 3D et les interactions entre visiteurs font de ce monde un champ d'expérimentation de la virtualisation progressive de notre quotidien. Si, comme au début d'internet, un moment de désillusion a stoppé les espoirs de rendements commerciaux, c'est pour mieux laisser place à l'art. Il n'y a pas un soir, dans la communauté francophone du métavers, sans un vernissage ou une conférence. Et Italiens, Portugais, Danois, Américains et asiatiques ne sont pas en reste.
Comme dans tout nouveau médium, l'art cherche ses marques, mais doit-il les trouver ? Dans ce far-west numérique où tout est possible, on trouve des répliques immersives de la réalité et à l'inverse des tentatives d'y échapper. C'est dans son extraordinaire diversité sans règles fixes que tient l'intérêt de ce nouveau monde désormais si vaste qu'il est impossible d'en connaître la totalité.
Et comme à New York dans les années 60, on croise dans l'univers virtuel des artistes errants, des excentriques aux looks improbables, des junkies qui sont passé de l'autre coté du miroir et pour qui la réalité n'est plus qu'un temps mort entre deux immersion dans le jeu. On croise aussi des pionniers d'un futur moins terrible qu'on l'imagine, où nos vies seront à moitié virtuelles, des chercheurs, des artistes qui doublent leur espace de création et des personnages qui rêvaient de créer des mondes et ont réalisé leur rêve au delà de leur espérance, puisque ces mondes, bien qu'imaginaires, sont devenus des destinations touristiques où se croisent ces nouveaux utopistes.
Exposer dans Second Life n'est pas, pour l'instant, le meilleur moyen de référencer son oeuvre au monde; c'est plutôt comme exposer dans un pays étranger, sur une île, quelque part avec ses habitants, ses coutumes et sa monnaie. Mais c'est aussi et surtout tester ce que sera le futur de l'art, quand les métavers seront reliés au net comme de simple site. Le début d'une exploration à l'intérieur du réseau, avec ses oeuvres sous le bras virtuel de son avatar.
Succursale du réel, le métavers a ses propres réalités et son économie ainsi que ses artistes, ses DJs, ses musiciens, ses chanteurs, ses penseurs et ses lieux touristiques … Au delà d'un simple site internet en 3D, Second Life crée ses propres besoins et ses propres styles.
Mais attention cependant, car il deviendra difficile de savoir si vous êtes encore le créateur ou la créature, l'acteur ou le spectateur : ici, l'artiste vit dans l'oeuvre et se regarde fabriquer une nouvelle histoire.
Celui qui fait l'image est lui-même à l'intérieur de cette image et il peut devenir très dur de quitter ce nouveau monde.

Patrick Moya (aka Moya Janus)

lundi 9 août 2010

Art Global - questions de Derrick de Kerckhove

Mes réponses en décembre 2008 , dans le cadre de uqbar. media art culture, à quelques questions posées à des artistes par Derrick de Kerckhove concernant le concept d'Art Global (les questions étaient en italien et en anglais - mes réponses ici sont celles en français avant traduction.)
Il concetto di arte globale segue la diffusione globale delle interazioni umane, in particolare quelle collegate agli scambi virtuali. È una riflessione dell'uomo ubiquo che vive dentro e fuori gli scambi in tempo reale senza bisogno nè del territorio nè di materialità.

la civilisation Moya - "exposition Rinascimento Virtuale" - Musée d'anthropologie Firenze - curateur Mario Gerosa

D.K - RAPPRESENTAZIONE: Che influenza ha la globalizzazione sull’arte e sulle rappresentazioni del mondo?
P.M - la mondialisation a transformé l'artiste en une créature du réseau plutôt qu'en un créateur de ce réseau.

D.K - CONCETTO EMERGENTE: Questa integrazione di arte nella globalizzazione attraverso i networks sta producendo un nuovo genere di espressione artistica? Può essere denominato Global Art?
P.M - il ne peut y avoir un nouveau concept qu'en sortant de "l'art contemporain" qui a comme but final les musées alors qu'il devrait entrainer l'art vers le réseau.

D.K - SENSIBILITÀ CONTEMPORANEA: È questa emergente arte globale l'espressione artistica che riflette la sensibilità di una società contemporanea collegata globalmente ? È l'arte globale una conseguenza dei cambiamenti tecnologici o dei germogli del desiderio sociale per un nuovo genere di sensibilità in cui l'identità, l'intelligenza e la coscienza sono connettive, distribuite ed estese?
P.M - Je crois que l'art n'est pas la pour dire quelque chose ou pour illustrer les changements de la société de façon pédagogique. Il est la pour agir dans le monde de façon instinctive en fonction des médias qu'il rencontre. C'est ensuite qu'on peut se poser des questions sur la signification de ses actes et se servir des actions des artistes pour expliquer le monde.

D.K - RUOLO DELLO SPETTATORE: È ancora possibile per parlare di spettatore? o lo spettatore si è trasformato in un co-autore nell'arte globale? È l'arte globale la prossima fase della net art, una sorta di estensione della net art all’interno del lato analogico della realtà?
P.M - aujourd'hui dans Second Life je suis moi aussi spectateur de mon oeuvre. J'habite l'oeuvre et m'y regarde vivre. Je suis une créature dans l'oeuvre comme le spectateur que je rencontre en direct.

D.K - RUOLO DELL’AUTORE : cosa sarà la figura dell’autore nell'arte globale? È un genere di complessa co-creazione che riflette le caratteristiche stesse dell’ interazione che viene dal Web 2.0?
P.M - Il peut y avoir des oeuvres globales avec des artistes anonymes en particulier dans le nord de l'europe mais pour d'autres plus latin l'artiste comme chaman est aussi une autre solution pour montrer la persistance necessaire de la présence humaine dans le réseau.

D.K - CARATTERISTICHE DELL’ARTE GLOBALE: Come è il genere di spazio, di tempo, di materia che sostiene l'opera d'arte globale? Possono dirsi “spazio condensato”, il “tempo presente” e “materia ibrida” (analogico-virtuale)?
P.M - les médias d'ubiquité ne laisse pas le temps à l'histoire de se raconter et l'artiste est à la fois créature et créateur. C'est pourquoi depuis très longtemps je cherche à devenir une créature à travaers des système de diffusion en direct. Avec Second life j'ai trouvé enfin.

D.K - IL SALTO DI PARADIGMA: Che genere di cambiamento percettivo e cognitivo provoca l'opera d'arte globale? quale paradigma contemporaneo si riflette nelle pratiche dell’arte globale?
P.M - L'art et les artistes croient avoir une influence sur le monde alors que c'est le monde qui a une influence sur l'art. Mais finalement les artistes sont assez malin pour faire croire qu'il sont à l'origine de tout.

dimanche 8 août 2010

Entrevue dans Second life avec une étudiante canadienne pour un doctorat de marketing

Mon avatar dans Second Life reçoit dans ma maison virtuelle une étudiante de l'université de laval pour un entretien destiné à un doctorat sur le thème:
Dynamique de l’animation de l’avatar par le consommateur dans une expérience de vie parallèle. Cas d’un monde synthétique : Second Life.

Cette recherche est réalisée dans le cadre du projet de doctorat de Leila El Kamel, dirigé par Benny Rigaux-Bricmont, du département de marketing de la Faculté des Sciences de l’Administration à l’Université Laval au Canada.
Numéro d’approbation : 2009-059 / 14-04-2009

l'entrevue entre l'avatar de patrick Moya et l'avatar d'une doctorante canadienne dans la maison virtuelle de l'artiste dans son monde virtuel sur second Life

Historique de la conversation - les fautes n'ont pas été corrigées et il manque presque tous les accents

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[2009/08/30 3:34] Lili Yakan est déconnecté(e).
[2009/08/30 3:36] Moya Janus: je peux vous voir ce soir heure française vers 21h ou plus
[2009/08/30 3:36] Second Life: User not online - message will be stored and delivered later.
-- Archivage des IM activé --
[12:08] Lili Yakan: (Saved Sun Aug 30 21:00:05 2009) Salut Moya, c'est OK pour moi. ...
[12:10] Moya Janus: voila je suis la
[12:10] Moya Janus: je vous tp?
[12:11] Lili Yakan: salut
[12:11] Lili Yakan: oui tp moi
[12:13] Lili Yakan: alors avant de commencer je vais vous donner une note avec qq détails sur la recherche et sur moi
[12:14] Lili Yakan: voila
[12:14] Lili Yakan: si vous avez des questions avant de commencer n'hésitez pas
[12:16] Lili Yakan: wxcusez-moi
[12:17] Lili Yakan: vous prendrai des photos de quoi ?
[12:17] Moya Janus: de l entretien
[12:17] Moya Janus: c est amusant dans la reproduction de la maison
[12:17] Lili Yakan: ah oui bien sur allez-y :)
[12:18] Lili Yakan: ok on commence ?
[12:18] Moya Janus: oui
[12:19] Lili Yakan: aussi il faut que vous sachiez que je suis tenue par la confidentialité, le comité d'éthique de la recherche exige même que les noms des avatars soient remplacés par des codes chiffrés alors aucune identification n'est possible
[12:19] Lili Yakan: donc
[12:20] Lili Yakan: est-ce que Moya est votre seul avatar ?
[12:20] Moya Janus: pas grave
[12:20] Moya Janus: non j en ai un second mais pour des raisons techniques
[12:20] Moya Janus: pour preter a des personnes qui veulent venir dans sl
[12:20] Lili Yakan: ah ok
[12:20] Moya Janus: et il me sert pour les films
[12:21] Lili Yakan: ok
[12:21] Lili Yakan: pour Moya, pourquoi est-il ainsi ? pourquoi ce look ?
[12:22] Moya Janus: je travaille beaucoup sur le masque - dans certaines oeuvres je fais des personnages masqué comme les catcheurs mexicains avec les quatre lettres de mon noms et aussi des anges - donc la j ai repris comme texture une toile avec les quatres lettres
[12:22] Moya Janus: et les ailes sont celles que je dessine
[12:23] Moya Janus: tout mon avatar est fait par moi
[12:23] Lili Yakan: ok
[12:23] Lili Yakan: a-t-il toujours eu cette apparence ?
[12:24] Moya Janus: pratiquement aussitot que j ai compris comment faire une cagoule sur sl
[12:24] Moya Janus: en deux ou trois jours
[12:24] Moya Janus: depuis je ne change pas car je l utilise comme un objet de reconnaissance
[12:24] Moya Janus: il est dans mes oeuvres recente en rl
[12:25] Lili Yakan: ok, Moya est votre prénom RL ?
[12:25] Lili Yakan: votre nom en fait
[12:25] Moya Janus: non mon nom rl mais si j avais pu prendre mon nom rl complet je l aurais fait
[12:26] Lili Yakan: ok, comment vous vous placer eb RL par rapoort à votre avatar ?
[12:27] Moya Janus: je le vois comme une extension de moi meme bien que je ne ressente rien par rapport a lui d'autre qu un objet intermediaire dans cet univers
[12:27] Lili Yakan: ok vous le voyez comme une image de vous RL, une image de ce que vous voulez être ou une image de ce qie vous voulez que les autres voient en toi ?
[12:28] Moya Janus: plutot comme une exstention de mon travail artistique un personnage qui me manquait dans mon repertore de personnages - il faut dire que je travil deja avec des personnages en peinture ou en 3d
[12:29] Lili Yakan: ok, je fais plein de fautes car pas l'habitude de vouvoyer les sujets ici dans SL :)
[12:29] Moya Janus: pas grave pi aussi
[12:29] Moya Janus: moi
[12:29] Moya Janus: moi aussi
[12:30] Lili Yakan: ok si vous aviez à décrire votre Moya Janus dans vos propres mots que diriez-vous de lui ?
[12:31] Moya Janus: je pense qu il est la creature qui vit a l interieur de mon oeuvre mais pour une fois qui me permet a travers lui de vivre aussi dans l oeuvre
[12:32] Moya Janus: le fait qu on le reconnaisse est aussi un element important
[12:32] Moya Janus: car dans la vie reelle je n ai pas un look particulier
[12:33] Moya Janus: c est ce qui me manque en rl et que j ai sur sl
[12:33] Lili Yakan: ok
[12:33] Lili Yakan: ça ce qu'il est pour vous ...mais qu'est ce qu'il n'est pas ?
[12:34] Moya Janus: il n est pas le meme artiste que moi puisqu il ne travaille pas
[12:34] Moya Janus: en fait il joue un role d artiste dans second life mais en n etant pas entaché par le travail
[12:35] Moya Janus: ce que je reverai en rl
[12:36] Moya Janus: si vous voulez je mets troit tiret a la fin pour que vous sachiez quand je termine la reponse
[12:37] Lili Yakan: ok d'accord, pourquoi SL, que cherchiez-vous ici ?
[12:37] Moya Janus: j avais revé quand je faisait de la 3d d un monde entierment accessible ou je puisse faire une oeuvre global
[12:38] Moya Janus: donc second life est arrivé et j ai compris que c est ce que j attendais
[12:38] Moya Janus: ça me permet de reunir un travail tres disparate en un seul lieu - c est comme si mon travail artistique attendait second life ----
[12:39] Lili Yakan: ok
[12:39] Lili Yakan: la natuire de vos motivations pour SL ont-elles évolué dans le temps
[12:40] Moya Janus: non mais j ai compris de mieux en mieux pourquoi second life m a fasciné des le premier jour
[12:40] Moya Janus: j avais toujours voulu etre la creature plutot que le createur
[12:40] Moya Janus: j ai meme posé pendant dix ans comme modele nu
[12:41] Moya Janus: ici je suis enfin la creature qui a traversé le miroir----
[12:41] Lili Yakan: ok
[12:42] Lili Yakan: quelles sont les principales activités que vous entreprenez dans SL ?
[12:43] Moya Janus: normalement c'est la construction de mes iles car il y a toujours a faire et aussi les rencontres avec les visiteurs a qui je fait des visites guidées en voiture et en avion - mais souvent je prend l avion ou je me promene sur mes iles sans raisons----
[12:43] Moya Janus: je vais aussi aux vernissages des autres----
[12:44] Lili Yakan: ok, considérez-vous que vous avez une mission ici ?
[12:45] Moya Janus: non - mon travail artistique lui meme n a pas d'autre mission que de parler de moi - pour parler plus serieusement je crois que l art montre comment l humain traverse les mediums de son temps - c est a chaque fois un cas d ecole
[12:46] Moya Janus: en traversant le miroir et en vivant dans second life je suis un cas d ecole mais ce n est pas a moi de l analyser-----
[12:46] Lili Yakan: à votre avis, comment Moya Janus est-il perçu par les autres résidents de SL ?
[12:47] Moya Janus: maintenant comme un artiste par ceux qui me connaisse ou connaisse mes activités
[12:47] Moya Janus: sinon comme un avatar un peu etrange mais tout est dans mon profil sur ma partie rl----
[12:47] Lili Yakan: ok
[12:48] Lili Yakan: à votre avis, quelles sont leurs attentes envers Moya Janus ?
[12:48] Moya Janus: des autres ou de moi?
[12:48] Moya Janus: ha excusez moi j avais pas lu leurs attentes
[12:49] Moya Janus: je fais en sorte qu on attende de mon avatar ce qu on attend d un artiste c est a dire du spectacle de la surprise de l art
[12:49] Moya Janus: c est pour ça que je fais une visite guidée comme un petit film qui menage des surprises
[12:49] Moya Janus: -----
[12:50] Lili Yakan: ok
[12:50] Lili Yakan: quelles sont la place des autres résidents de SL dans votre vie sur SL ?
[12:52] Moya Janus: importante puisque finamlement j attend leurs regards et leurs visites pour exister - contrairement a ce que je pouvais penser au debut ce n est pas seulement un moyen de promotion exterieur mais bien un monde ou il y a aussi des spectateurs des amateurs d art
[12:52] Moya Janus: -----
[12:52] Lili Yakan: ok
[12:52] Lili Yakan: quelle est leur place dans votre vie RL ?
[12:53] Moya Janus: dans certains cas j ai realisé des expositions rl grace a des avatars de sl - sinon ceux que je croise souvent sont des gens que j ai fait venir du rl sur sl ----
[12:54] Moya Janus: donc je les connais en rl-----
[12:54] Lili Yakan: ok
[12:55] Lili Yakan: pensez-vous que le regard des autres et la nature de vos relations ont contribué dans votre façon de faire évoluer Moya Janus
[12:55] Lili Yakan: ?
[12:56] Moya Janus: non - comme je suis artiste je fais ce dont j ai besoin dans mon travail et de toute façon j ai besoin d une image fixe et reconnaissable donc meme si je voulais changer je le ferais progressivment----
[12:56] Lili Yakan: avez-vous un ou une partenaire dans SL ?
[12:58] Moya Janus: non mais j'ai une amie rl qui a ecrit un livre sur moi et qui est sur sl aussi maintenant et nous nous voyons tout les jours a midi en rl au restaurant et le soir souvent sur sl
[12:58] Moya Janus: -----
[12:58] Lili Yakan: ok, maintenant nous allons parler de vous en RL
[12:58] Lili Yakan: en RL, vous considérez-vous extraverti, dynamique, actif et ayant besoin d’être en contact?
[13:00] Moya Janus: extraverti non mais actif oui - par contre je fais beaucoup d'expo et meme de performances en public et meme des conferences - donc j ai besoin du public - j aime bien peindre en public par exemple----
[13:00] Lili Yakan: agréable avec les autres, coopératif et évitant les conflits?
[13:01] Moya Janus: oui ----
[13:01] Moya Janus: enfin je pense---
[13:01] Lili Yakan: coléreux, triste et anxieux?
[13:01] Moya Janus: non pas du tout
[13:01] Moya Janus: ---
[13:02] Lili Yakan: aimant l’ordre, l’organisation et la planification?
[13:03] Moya Janus: l ordre pas trop - l organisation je voudrais bien mais je n y arrive pas - et la planification oui mais de façon strategique un peu instinctive - il faut dire qu etre un artiste ce n est pas comme une carriere classique----
[13:03] Lili Yakan: imaginatif, original et curieux?
[13:04] Moya Janus: normalement oui ---
[13:04] Lili Yakan: ok, j'aurais besoin de trois infi RL sur vous
[13:04] Lili Yakan: votre age, votre genre (bon je sais que vous êtes un homme :) et votre pays d'origine
[13:05] Moya Janus: 53 ans homme france
[13:05] Lili Yakan: ainsi s'achève l'entreue Moya, je vous remercie bcp de votre participation, vraiment
Moya Janus: de rien
[13:06] Lili Yakan: ça m'a fait vraiement plaisir de faire votre connaissance
[13:06] Moya Janus: sur les photos dans le site je mettrais -une etudiante canadienne-
[13:06] Moya Janus: mais en quoi ? en doctorat
[13:07] Lili Yakan: je fais un doctorat en sciences de l'administration à l'université Laval
[13:07] Moya Janus: ok -

dimanche 1 août 2010

changement d'hebergeur pour le site officiel

suite à la quasi faillite de l'hebergeur Ifrance Pro le site moyacircus.com n'est plus accessible que par intermittence ainsi que les mails associés.
l'ensemble du site a été transvasé sur http://www.moyapatrick.com/

vendredi 30 juillet 2010

Le texte de préface pour le livre de Hervé Cael "Nice Art - Nice un musée d'art contemporain à ciel ouvert"

Le texte de préface pour le livre de Hervé Cael "Nice Art - Nice un musée d'art contemporain à ciel ouvert" aux éditions Baie des Anges.
 
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"L'art à la rue.
Qu'est ce qui peut bien faire la différence entre une oeuvre d'art et un beau mobilier urbain ?
L'oeuvre dans la ville est cet objet étrange qui possède une part de sacralité, ce qui n'est pas loin du “culte du cargo” tant on lui confère des vertus quasi magiques, non plus pour guérir ou apporter des biens matériels mais plutôt pour apporter de l'intelligence, du progrès et de l'éducation.
Elle est aussi un objet produit par un homme seul qu'on nomme l'artiste et dont la fonction n'est pas la même d'un pays à l'autre ou d'une époque à l'autre.
A Nice, jusqu'à il y a quelques dizaines d'années, l'artiste était une sorte de santon de la crèche, entre le politique et le commerçant. Personnage alchimiste transformant le rien en or et respecté surtout pour cela, en premier lieu, par les patrons de restaurant. Ce temps du clientélisme où l'artiste en bon client était le roi est quelque peu révolu : les nouvelles règles d'appel d'offres ont donné aux experts la responsabilité de choisir l'art de la ville, afin d'atteindre ce que l'on nomme l'excellence.
Pourtant, malgré une excessive fonctionnarisation de l'art contemporain, l'oeuvre reste le produit d'une relation chamanique où l'artiste joue le rôle de vecteur plutôt que de médiateur culturel. Elle n'incarne plus la divinité, pas plus que le politique qui doit se contenter de la caricature faute d'être statufié ; c est l'artiste qui recupère la fonction de représenter l'humain. Bien que l'oeuvre soit de plus en plus abstraite, elle contient cependant une figure indissociable qui est celle de l'artiste, dont la signature en est la caution – d'ailleurs, on n'imagine pas une oeuvre d'art contemporain anonyme – quand on n'en connait pas le nom, on la fait enlever par les encombrants et on efface le tag ou le graph alors que paradoxalement, bien qu'anonymes, ils sont pourtant une signature.
Il y a d'ailleurs dans le tag une tentative désespérée de l'humain d'affirmer une présence dans la ville.
L'oeuvre officielle, elle, fait le lien entre un homme qui a le «don» et la cité, elle est la ficelle – à la fois ficelle du métier et ficelle de la marionnette qui joue le rôle d'artiste.
D'ailleurs, face aux architectes, aux designers ou aux metteurs en lumière des grandes villes, l'artiste n'est-il pas, plus que jamais, un guignol de l'esthétique – une marionnette qui manipule elle-même ses ficelles du métier, un chaman qu'on invite pour "bénir" un nouveau bâtiment, une nouvelle place dans une ville devenue laïque et dont l'oeuvre sert de totem sacré, à tel point qu'il est plus facile pour le politique de détruire un immeuble que de simplement déplacer une sculpture. L'artiste s'invite ainsi aux cérémonies officielles d'inauguration en remplacement du prêtre, ce qui est loin de lui déplaire.
Tous comptes faits, il est plus valorisant pour lui d'avoir une oeuvre à la pluie et aux regards de tous que bien au chaud dans le musée.
Devenir un nom commun plutôt qu'un nom propre, avoir une oeuvre commune plutot que bien propre est un rêve d'artiste, un aboutissement.
Le musée d'art moderne est finalement pour l'artiste l'antichambre et le bureau d'enregistrement à destination de la place publique, quand la place publique est l'antichambre du musée pour les grands architectes ou les grands designers – voilà le paradoxe d'un chassé-croisé qui risque de finir au détriment de l'art contemporain si, à force de vouloir des musées à ciel ouvert, on laisse l'artiste à la rue, pour accueillir ceux qui finalement méritent autant que lui d'être au musée.
Mais peu importe et peut-être même tant mieux, car cela redonnerait un peu d'air frais à l'art.
Et où peut-on tenter le mieux de mettre son nez dehors que dans le Sud ?
La Méditerranée n'est-elle pas le lieu idéal pour ouvrir le musée au ciel ?

Patrick Moya"

mardi 27 juillet 2010

texte pour le catalogue de l'exposition de Leung Yiu Wah à Hong Kong

Voici le texte pour le catalogue de l'exposition de Leung Yiu Wah à Hong Kong en septembre à Taikoo Place. ce texte concerne la performance qu'il avait réalisé dans mon univers virtuel de second life lors de son départ des ateliers spada à Nice



LEUNG Yiu Wah was the curator of many exhibition projects to bring coming the European artists in Hong Kong, French and Italian artists, especially the artists of Nice from the Blue Coast in the South of France: in return, he was welcomed back to show his art in Europe principally in France and Italy.
There still was a world in which I had not yet had the opportunity to make coming of LEUNG Yiu Wah; the virtual world of Second Life. It's finally on the occassison in the farewell of his workshop which was offered to him by the city of Nice, we reconstituted the whole space of that studio in the internet by 3D web. The opening party allowed to gathering a numbers of the avatars connected from the whole world, coming on a ground composed with the huge apples with five stars of China, an installation floating in the sky of the Second Life.
While crunching in the forbidden fruit, the creature, men, were chased away from the Paradise. Since then, until man does not trying to take himself as God in willing to play as the creator, he tries to reconstruct the lost world. Second Life is the paradise where the artist becomes back to the creature inside the artwork. This time, it will be impossible to him to crunch the virtual apples of LEUNG Yiu Wah even if Eve came passing by there.
Patrick Moya
July 2010

LEUNG Yiu Wah a été à l'origine de nombreuses expositions d'artistes niçois, français et italiens à Hong Kong: en retour il a été accueilli en Europe pour y montrer son travail, principalement en France et en Italie.
Il restait un monde dans lequel je n'avais pas encore eu l'occasion de faire venir LEUNG Yiu Wah; le monde virtuel de Second Life. C'est à l'occasion de son départ de l'atelier qui lui était offert par la ville de Nice que nous avons reconstitué cet espace dans le web 3D. La soirée d'inauguration a permis de réunir de nombreux avatars connectés depuis le monde entier dans une installation flottant dans le ciel de Second Life sur un sol de pommes géantes ornées des cinq étoiles du drapeau chinois.

C'est en croquant dans le fruit interdit que la créature fut chassé du Paradis. Depuis, lorsqu'elle ne tente pas de se prendre pour Dieu en voulant jouer au créateur, elle essaie de reconstruire le monde perdu. Second Life est un paradis où l'artiste redevient la créature à l'intérieur de l'oeuvre. Cette fois, il lui sera impossible de croquer les pommes virtuelles de LEUNG Yiu Wah même si Eve venait à passer par là.
Patrick Moya
juillet 2010

dimanche 25 juillet 2010

Hôtel Cavour Firenze - mai 2010 . Même à l'hôtel je suis encore dans Second Life

Hotel Cavour Firenze

A Florence pour la réalisation de céramiques mais aussi sur le Moya land.

Ma seconde vie d'artiste

Texte pour un livre sur les mondes virtuels publié sous l'égide de l'université de Brera à Milan. "Brera Academy Virtual Lab . Un viaggio dai mondi vituali alla realtà aumentata nel segno dell'Open Source". Giampiero Moioli, Mario Gerosa ( a cura di). Edité chez Franco Angeli dans la collection architecture et design


Contributeur Philippe Starck, Gastone Mariani, Giampiero Moioli, Mario Gerosa, Andreas Henning, Ignazio Gadaleta, Luca Lisci, Patrick Moya, Cristiana Campanini, Francesca Porreca, Ezio Grisanti, Gino Flore, Pierluigi Casolari, Giovanni Ziccardi, Bruno Aliprandi, Margherita Balzerani, Marco Rapino, Sonia La Rosa, Renzo Salvi, Marcello Pecchioli, Stefano Lazzari, Tommaso Correale Santacroce e Federica Peruzzo, Cristian Contini e Alberto Mori

La mia seconda vita d’artista

di Patrick Moya


Nel mio universo in Second Life io non cercavo di creare un’opera destinata alle esposizioni o ai festival di arte digitale ma volevo realizzare il mio sogno iniziale: quello di trasformarmi in una creatura interna all’immagine
piuttosto che essere il creatore che si esprime per mezzo di una immagine. Penetrando all’interno dell’opera e cercando una relazione istantanea con lo spettatore in una completa ubiquità, io scappo automaticamente dalla storia dell’arte che si costruisce sulla differenza fra il tempo della creazione e quello della diffusione dell’opera nel racconto della durata della trasmissione e della fabbricazione dell’opera stessa.
Nel mondo virtuale di Second Life io sono un “secondo artista” e, se può sembrare che vi realizzi delle opere, queste non hanno alcun interesse artistico se non l’istantaneità della relazione che rende inutile raccontarne il processo.
Gli oggetti, le installazioni o le performance presentate nell’isola di Moya che assomigliano a opere non sono che elementi equivalenti agli alberi o alle nuvole in un quadro figurativo.
Questi oggetti virtuali servono come decoro immersivo nella mia seconda vita d’artista. L’intuizione dell’arte contemporanea che “tutto è arte” era difficile da concretizzare in un mondo fisico dove la messa in scena museale ridava ad ogni oggetto un carattere sacro. Il mondo virtuale dà a questa idea tutto il suo senso combinando l’idea che “niente e tutto è arte” e che finalmente l’arte è là dove l’artista si trova.
L’isola di Moya non ha bisogno di essere sacralizzata da una presentazione museale perché, essendo immersa nel suo centro, per conoscerla non la si vede dall’esterno. Second Life, permettendomi di vivere all’interno dell’opera la metà del mio tempo e, soprattutto, di incontrare il pubblico, è ora il mezzo che più mi avvicina al mio scopo finale.
Patrick Moya


la retraduction française:

Ma seconde vie d'artiste
«Avec mon univers dans Second Life, je ne cherchais pas à créer une oeuvre destinée à l'exposition ou à des festivals d'art numérique mais à réaliser mon rêve initial : celui de devenir une créature à l'intérieur de l'image, plutôt qu'être le créateur qui s'exprime par l'intermédiaire de l'image.
En pénétrant à l'intérieur de l'oeuvre et en cherchant une relation instantanée avec le spectateur, dans une complète ubiquité, j'échappe automatiquement à l'histoire de l'art qui se construit sur la différence entre le temps de la création et celui de la diffusion de l'oeuvre en racontant la durée de la transmission et de la fabrication de cette oeuvre.
Dans le monde virtuel de Second Life, je suis un «second artiste» et si j'ai l'air d'y faire des oeuvres, celles-ci n'ont aucun interêt artistique, puisque l'instantanéité de la relation avec le spectateur rend inutile d'en raconter le processus.
Les objets, les installations ou les performances, présentes dans le Moya Land, qui ressemblent à des oeuvres, ne sont que des éléments équivalents à des arbres ou des nuages d'une peinture figurative. Ces objets virtuels servent de décor immersif à ma seconde vie d'artiste.
L'intuition de l'art contemporain que «tout est art», avait du mal à se concrétiser dans un monde physique où la mise en scène muséale redonne à chaque objet un caractère sacré. Le monde virtuel donne à cette idée tout son sens, alliant l'idée que «rien et tout est art» et que finalement l'art est là où l'artiste se trouve.
Le Moya Land n'a pas besoin d'être sacralisé par une présentation muséale puisque, étant immergé en son centre pour le connaître, on ne le voit pas de l'extérieur.
Second Life, en me permettant de vivre à l'intérieur de l'oeuvre la moitié de mon temps, et surtout, d'y croiser le spectateur, est désormais le moyen le plus proche de mon but ultime.
Il ne restera plus qu'a numériser mon cerveau pour espérer continuer à vivre par l'intermédiaire de mon avatar, après ma mort physique."
Patrick Moya

Images Blogger

Vue des nouvelles îles du Moya land à l'est

Patrick Moya touriste dans le réel et dans le virtuel sur Second Life

Promis je commence à alimenter ce blog dés le mois d'août

les textes de ce journal serviront à un projet d'essai sur les mondes virtuels